AMP : quels examens pour évaluer la fertilité
- Marie
- 17 nov.
- 3 min de lecture
Avant de débuter un parcours d'assistance médicale à la procréation, AMP (ou PMA), plusieurs examens sont nécessaires sont à réaliser pour évaluer la fertilité ou identifier d'éventuels obstacles pour apporter une réponse précise.
Rappel : 30% des causes d'infertilité proviennent de l'homme, 30% de la femme, 30% sont mixtes et 10% inconnues.
Le bilan de base
Ce bilan est réalisé après une période d'essai de conception naturelle, généralement 12 mois de tentative pour le couple ou si la femme a moins de 35 ans et 6 mois si elle a 35 ans ou plus. Ce bilan est relativement simple et couvre les trois principaux aspects de la fertilité : les ovaires, les trompes et le sperme.
Pour l'homme : évaluation du sperme grâce au spermogramme et à la spermoculture .
Le spermogramme évalue la qualité du sperme en mesurant plusieurs paramètres :
la concentration : le nombre de spermatozoïdes par millilitre.
la mobilité : le pourcentage de spermatozoïdes qui se déplacent correctement.
la morphologie : la forme des spermatozoïdes.
La spermoculture est utile pour recherchre la présence d'éventuelles infections bactériennes dans le sperme qui pourraient affecter sa qualité.
Pour la femme : l'évaluation ovarienne et tubaire
L'Évaluation ovarienne est réalisée lors d'une échographie pelvienne en début de cycle (entre le 2e et le 5e jour) et permet de :
compter les follicules antraux (CFA) : un indicateur de la réserve ovarienne (le stock d'ovocytes).
vérifier l'aspect des ovaires et de l'utérus et dépister des anomalies : kystes, fibromes, endométriose...
Mais également par des dosages hormonaux (via une prise de sang) :
l'hormone anti-müllérienne (AMH) : un marqueur de la réserve ovarienne (mais attention : il n'est pas suffisant pour tirer des conclusions !)
FSH et Œstradiol : dosés en début de cycle pour évaluer le bon fonctionnement de l'axe hypothalamo-hypophysaire.
la progestérone : dosée en seconde partie de cycle pour confirmer que vous avez bien eu une ovulation de qualité.
prolactine et TSH : pour s'assurer qu'il n'y a pas de troubles hormonaux généraux (thyroïde, prolactine) affectant l'ovulation.
L'Évaluation tubaire (ou perméabilité des trompes) est quant à elle réalisée lors d'une hystérosalpingographie (HSG) :

C'est l'examen de référence pour vérifier que les trompes de Fallope sont bien perméables et que l'intérieur de l'utérus (la cavité utérine) est normal. Il s'agit d'une radiographie réalisée après injection d'un produit de contraste dans l'utérus. C'est un examen plus que nécessaire pour vérifier qu'il n'y a pas d'obstruction car la rencontre entre l'ovule et le spermatozoïde se fait dans les trompes.
Les examens complémentaires
Si le bilan de première intention révèle des anomalies ou si, malgré un bilan initial normal, la conception ne survient toujours pas, d'autres examens sont alors envisagés.
Pour l'homme :
- Test de Migration Survie (TMS) : réalisé après le spermogramme, il simule la capacité des spermatozoïdes à être sélectionnés et préparés = crucial pour les techniques d'AMP (insémination ou FIV).
- Fragmentation de l'ADN des spermatozoïdes : cet examen étudie la qualité du matériel génétique (l'ADN) transporté par le spermatozoïde. Une fragmentation élevée peut expliquer des échecs de fécondation ou d'implantation.
- Caryotype : il s'agit d'une analyse génétique pour dépister des anomalies chromosomiques rares pouvant affecter la fertilité masculine.
Pour la femme :
- Hystéroscopie diagnostique : si l'HSG a montré une anomalie de l'utérus (polype, fibrome, malformation), cet examen permet d'introduire une mini-caméra dans la cavité utérine pour visualiser et confirmer l'anomalie, et potentiellement, la retirer.
- Cœlioscopie : cet acte chirurgical s'effectue sous anesthésie générale. Il n'est plus systématique mais il peut être proposé pour confirmer et traiter une endométriose pelvienne ou des lésions autour des trompes qui n'étaient pas visibles à l'échographie ou à l'HSG.
- Bilan thrombophilie/immunologique : pour les couples ayant des antécédents de fausses couches à répétition ou d'échecs d'implantation en FIV, sont recherchés des problèmes de coagulation (thrombophilie) ou des anomalies du système immunitaire qui pourraient empêcher la nidation de l'embryon.
- Caryotype : comme pour l'homme, une analyse génétique est demandée pour dépister des anomalies chromosomiques.
En conclusion...
Il existe aujourd'hui de multiples examens permettant d'identifier les causes d'une infertilité féminine ou masculine au sein du couple. Les deux partenaires sont concernés par ces examens et supposer que l'infertilité provient uniquement du côté féminin retarde souvent une prise en charge adaptée. Ces examens vous aideront donc votre médecin gynécologue à poser un diagnostic d'infertilité pour vous proposer la technique d'AMP la plus adaptée à vos besoins (insémination intra-utérine, Fécondation In Vitro, ou FIV-ICSI). Pour tout savoir sur comment se passe un parcours d'assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA), lisez mon article en cliquant : ici !





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