L'AMP : l'assistance médicale à la procréation : tout savoir
- Marie
- 17 nov.
- 4 min de lecture
Pour les couples qui envisagent la PMA, le chemin peut souvent sembler long et complexe. Je vous propose un décryptage étape par étape afin de rendre ce parcours moins nébuleux.

L' Assistance Médicale à la Procréation (AMP), ou Procréation Médicalement Assistée (PMA), regroupe l'ensemble des techniques médicales permettant d'aider un couple ou une femme seule (en France) à concevoir un enfant lorsque la grossesse n'a pas pu être obtenue naturellement.
Les grandes étapes de ce parcours :
1- le bilan d'infertilité et la décision
2- les préparatifs et les procédures administratives
3- le choix de la technique et le traitement
4- l'attente et le résultat
Étape 1 : le bilan d'infertilité et la décision
Le parcours débute toujours par un diagnostic précis des causes de l'infertilité (ou du trouble de la fertilité). On rappelle à toutes fins utiles que les causes sont pour 30% masculines, 30% féminines, 30% mixtes et 10% inconnues.
Lors de la consultation initiale et des examens, vous rencontrerez un gynécologue spécialisé en fertilité et/ou un urologue.
Des examens approfondis seront prescrits :
Chez la femme : un bilan hormonal (LH, FSH, Oestradiol, dosage de l'hormone antimüllérienne - AMH, entre autres), échographies pelviennes, hystérosalpingographie (vérification de la perméabilité des trompes).
Chez l'homme : spermogramme et spermoculture (analyse du sperme).
Le bilan de ces examens permet de déterminer la technique la plus appropriée : insémination artificielle, Fécondation In Vitro, etc. mais aussi d'apporter des informations utiles et permettre un choix éclairé. L'équipe médicale vous expliquera les chances de succès, les risques, et les différentes options. Votre consentement est indispensable avant de commencer tout traitement.
Étape 2 : les préparatifs et les procédures administratives
Avant de débuter tout traitement, une préparation administrative et psychologique est requise.
- Cadre légal français et éthique : en France, les couples doivent répondre à des conditions d'âge (jusqu'à 43 ans chez la femme, 60 chez l'homme) et de santé précises. Un dossier administratif est donc constitué pour validation par l'équipe pluridisciplinaire.
- Consultations obligatoires : des entretiens avec un psychologue ou un psychiatre sont souvent proposés pour s'assurer que vous êtes bien préparés aux lourds enjeux psychologiques du parcours.
- Le choix du centre : l'AMP est réalisée dans des centres agréés, publics ou privés, ayant reçu l'autorisation de l'Agence de la Biomédecine (ABM).
Étape 3 : le choix de la technique et le traitement
Selon le diagnostic, différentes techniques peuvent être proposées : l'Insémination artificielle ou la Fécondation In Vitro
L'Insémination Artificielle (IAC ou IAD*)
C'est souvent le traitement de première intention lorsque l'infertilité est légère ou que le sperme est de qualité suboptimale.
Le principe : le sperme, préparé en laboratoire, est directement déposé dans l'utérus de la femme au moment de l'ovulation.
Le protocole : il est souvent précédé d'une stimulation ovarienne légère par médicaments, pour s'assurer de la présence d'un ou deux follicules mûrs. Le monitoring (échographies et prises de sang) permet de déclencher l'ovulation au moment optimal. * IAC : insémination intraconjugale ; IAD : insémination par donneur
La FIV : Fécondation In Vitro
Elle est proposée en cas de problèmes tubaires, d'infertilité masculine modérée, d'échec de l'insémination ou d'endométriose.
La stimulation ovarienne contrôlée : c'est la phase la plus longue. La femme reçoit des injections hormonales pendant 10 à 14 jours pour faire mûrir plusieurs follicules. Un suivi régulier par échographies et prises de sang est essentiel.
Le recueil des gamètes :
la ponction ovarienne : réalisée sous anesthésie locale ou générale légère, le gynécologue aspire le liquide des follicules pour en extraire les ovocytes (communément appelés ovules).
le recueil de sperme a lieu le même jour.
La fécondation au laboratoire :
FIV classique : les spermatozoïdes sont mis en contact avec les ovocytes dans une boîte de culture.
ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection) : un spermatozoïde est directement injecté dans chaque ovocyte par le biologiste.
Puis, le transfert d'embryon : les embryons qui se sont développés in vitro sont observés pendant 3 à 5 jours. Le ou les meilleurs embryons (généralement un seul est transféré pour limiter les grossesses multiples) sont déposés dans l'utérus à l'aide d'un fin cathéter, sans anesthésie nécessaire.
Congélation : Les embryons surnuméraires de bonne qualité peuvent être congelés (vitrification) pour un usage ultérieur.
Étape 4 : l'attente et le résultat
Après le transfert d'embryon ou l'insémination, débute la phase la plus délicate : l'attente.
Pendant cette phase, des médicaments à base de progestérone sont souvent prescrits pour soutenir la nidation de l'embryon. Environ 12 à 14 jours après le transfert (ou l'insémination), une prise de sang mesure le taux de l'hormone béta-HCG : c'est le test de grossesse.
L'issue :
si le test est positif, le suivi de grossesse classique peut commencer.
si le test est négatif, une période de repos nécessaire à l'acceptation et une évaluation de l'état psychologique est indispensable avant d'envisager une nouvelle tentative.
Avant de se lancer...
Le parcours AMP est un marathon, pas un sprint. Il est jalonné de montées d'espoir et de nombreux moments de doute, exigeant patience, résilience et une communication constante au sein du couple (qui est parfois mis à rude preuve), ainsi qu'avec l'équipe médicale.
Surtout, rappelez-vous que vous n'êtes pas seuls : dialoguez avec l'équipe soignante, posez toutes les questions que vous avez même, et surtout, celles qui vous semblent farfelues!. En parallèle, je vous recommande fortement un soutien psychologique et plus global sur l'alimentation et la gestion du stress et des émotions (psychologue, naturopathe spécialisé.e, sophrologue, etc.) qui seront des piliers essentiels pour traverser cette aventure.
Sources
Agence de la Biomédecine (ABM) - Rapports annuels et données sur l'AMP en France, et encadrement législatif et éthique.
Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) - Recommandations de bonne pratique concernant l'infertilité.
Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) - Dossier d'information thématique sur les techniques d'AMP.





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