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Alcool et fertilité féminine : quel impact ?

  • Photo du rédacteur: Marie
    Marie
  • 5 déc.
  • 3 min de lecture
On sait que l'alcool n'est jamais bon quand il s'agit de santé mais quels sont les mécanismes qui entrent précisément en jeu ?

La fertilité féminine dépend de plusieurs paramètres dont : un équilibre hormonal fin, un fonctionnement ovarien optimal et un environnement utérin favorable.

Or, comme de nombreuses études* le soulignent, l’alcool vient perturber chacun de ces éléments.


1) Alcool et perturbation de l’axe hormonal hypothalamus-hypophyse- ovaires

L’ovulation repose sur un dialogue hormonal précis. Or, l’éthanol agit sur le système nerveux central et modifie l’activité de l’hypothalamus qui contrôle la sécrétion de la GnRH, l’hormone chef d’orchestre du cycle menstruel.


Dans les faits :

  • l’alcool diminue l’amplitude et la fréquence des pulses de GnRH (qui conditionne la sécrétion préférentielle de LH et/ou de FSH)

  • ce qui entraîne une baisse de la LH (hormone déclenchant l’ovulation) et une production irrégulière de FSH (hormone de croissance folliculaire).


Avec comme conséquences :

  • des cycles menstruels plus longs ou irréguliers,

  • une ovulation imprévisible voire des cycles anovulatoires,

  • une baisse de la probabilité de conception à chaque cycle.


Ce mécanisme explique pourquoi même une consommation dite “modérée” (quelques verres par semaine) est associée à un allongement du délai de conception dans plusieurs études.


2) Alcool et altération de la qualité ovocytaire

L’ovocyte est la cellule la plus grande et la plus fragile du corps humain. Il nécessite un environnement métabolique très stable.


Les effets du stress oxydatif

L’alcool augmente la production de radicaux libres dans l’ovaire qui peuvent :

  • endommager la membrane de l’ovocyte,

  • perturber les mitochondries (qui assurent l’énergie nécessaire au développement embryonnaire),

  • altérer le fuseau de division cellulaire.


Ces anomalies augmentent le risque :

  • d’ovocytes “immatures”,

  • d’erreurs chromosomiques,

  • d’embryons de moindre qualité.

Certaines publications mettent également en évidence une diminution des taux d'embryons euploïdes (au bon nombre de chromosomes) chez les femmes consommant régulièrement de l’alcool.


3) Impact sur la réserve ovarienne

Bien que plus controversé, plusieurs travaux suggèrent que l'exposition chronique à l’alcool pourrait accélérer la diminution du stock folliculaire.


Les mécanismes mis en avant sont :

  • une toxicité directe de l’acétaldéhyde (métabolite de l’alcool) sur les follicules en croissance,

  • une augmentation des inflammations locales dans le tissu ovarien,

  • la perturbation de l’équilibre entre follicules en croissance et follicules en repos.


Certaines études notent des taux plus bas d’AMH (hormone antimüllérienne qui est un des indicateurs de la réserve ovarienne) chez les consommatrices régulières, sans qu’il s’agisse nécessairement d’un lien causal absolu, mais le signal est suffisamment cohérent pour être pris en compte.


4) Effet sur l’endomètre et l’implantation

L’alcool peut également agir sur l’utérus, de manière plus indirecte :


  • modification du flux sanguin dans la zone utérine,

  • augmentation des cytokines inflammatoires,

  • altération possible de la réceptivité endométriale.


Dans les études portant sur les parcours en FIV, les femmes consommant de l’alcool durant la période autour de la ponction ou du transfert ont des taux d’implantation plus faibles suggérant un impact sur l’environnement utérin.



5) Des perturbations métaboliques plus larges


L’alcool influence aussi :

  • la glycémie,

  • la fonction hépatique,

  • le métabolisme des œstrogènes.

Pour développer ce dernier point, on sait que le foie joue un rôle essentiel dans la dégradation des hormones sexuelles. En cas de consommation régulière d’alcool, son fonctionnement s'en trouve modifié entrainant une augmentation des œstrogènes circulants, un possible dérèglement du cycle menstruel voire une stimulation inadéquate des follicules.



En résumé, l'alcool agit sur :

La régulation hormonale (l'ovulation). la qualité des ovocytes (stress oxydatif), la réserve ovarienne (toxicité chronique), la réceptivité utérine (implantation), le métabolisme des hormones.


Pour conclure, et même si chaque femme possède une sensibilité différente et un métabolisme qui lui est propre, le consensus scientifique est clair : une réduction importante ou un arrêt de l’alcool améliore les chances de conception.


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Sources :

Anderson K., Nisenblat V., Norman R. Lifestyle factors in people seeking infertility treatment, a review. Obstetrics & Gynecology, 2010.

Sharma R. et al. Lifestyle factors and reproductive health: taking control of your fertility. Reproductive Biology and Endocrinology, 2013.

Gormack A. et al. Alcohol and IVF outcomes: a prospective cohort study. Fertility & Sterility, 2015.

Tolstrup J. et al. Alcohol consumption and risk of infertility in women. BMJ, 2003.

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